La vengeance est plus douce que le miel

Qui ourdit une vengeance à Malefougasse ?

Mireille, l’aide-soignante aigrie par la vie ?

Guillaume, l’adolescent en quête de son identité ?

Ou Paul Rouvier, vieil homme au passé trouble ?

Cruauté et vengeance planent sur le petit village tranquille de Haute-Provence, frileusement replié sur lui-même au cœur de l’automne.

Derrière ce roman se profile une grande artiste disparue, Leonor Fini.

Extrait

Il était sorti de bonne heure, sans son fusil, en chantant le Brindisi de la Traviata – un autre de ses airs favoris- sûr qu’avec sa voix puissante, il éloignerait tout gibier. Tant mieux. Il avait escaladé les collines en humant les odeurs de l’automne. C’étaient celles qu’il préférait. Un mélange de champignons et de feuilles mouillées, qu’il enjambait avec une aisance et une légèreté surprenantes pour son âge. Il connaissait les coins où trouver des truffes, les rabasses comme on dit en Provence. Celui qui « sait » les bons coins sait aussi qu’il faut que trois conditions soient réunies : un sol calcareux, le climat du Midi, et un arbre-hôte. C’était encore un peu tôt, mais il pouvait tenter sa chance…

S’assurant que personne ne pouvait le voir, car ce sont des secrets qu’on garde pour soi, il traversa la rivière au gué, là où elle se faufilait à travers les cailloux et faisait un coude pour repartir de plus belle. Plus loin, bien défendu par les fourrés, il y avait un arbre de sa connaissance.