Le Secret de Camille C.

Le secret de Camille C. nous invite à découvrir Reine, une femme déboussolée et perdue depuis la disparition de sa fille Chloé. Une mystérieuse rencontre à une exposition la mènera sur les traces de Camille Claudel et lui permettra d’en apprendre davantage sur Chloé.

Le roman est extrêmement original, prenant et richement documenté. En parallèle des péripéties de Reine, l’auteure retrace une partie de la vie de Camille Claudel, de sa rencontre avec Rodin jusqu’à sa mort dans un asile, permettant ainsi de faire des recoupements avec la vie de Reine.

Le secret de Camille C. est tel un « Pôl’Art », le lecteur est entraîné dans une intrigue criminelle où l’artiste se dévoile à travers la fiction.

Extrait

Elle revit cet instant… Ils ont franchi la porte d’entrée, ancien pont-levis ; ils ont été accueillis par madame Courcelles, qui se disait très honorée de recevoir un artiste déjà si célèbre. Ils ont pris le thé dans la grande salle décorée de paysages bucoliques – d’authentiques peintures du XVIIe siècle ! -, ils ont bavardé un peu avec la vieille dame, puis il a mené Reine dans la chambre qui leur était réservée. Elle voulait toucher à tout, aux tentures, au lit à baldaquin, elle s’est précipitée vers la fenêtre qui donne sur le parc, elle poussait de petits cris enthousiastes. « Ça te plaît ? » Rodin souriait, amusé. Camille croyait vivre un songe, mais il ne lui a guère laissé le temps de rêver. Avec sa fougue habituelle, il lui a retiré sa chemise, son jupon, son corset, les bas qu’elle portait malgré la chaleur. Il n’arrêtait pas de lui parler tout bas en posant sur son cou des baisers qui piquaient un peu : « Ma princesse, tu es ma princesse, je t’aime, je te vénère, je t’aime, je t’aime, je t’aime. » Elle s’était abandonnée avec délices dans ses bras, elle avait laissé ses grosses mains explorer tous les endroits les plus secrets de son corps. Elle s’était cambrée sous le poids de cet homme massif qui était son maître, son chevalier, son amant.