Sur les traces d’un certain Nicolas…

À Malemort, petit village provencal, Judith Magne, maire et professeur d’arts plastiques, subit depuis quelques mois les attaques informatiques d’un corbeau. Parallèlement, Jack, galeriste et artiste raté, découvre qu’il est en possession d’un tableau de Nicolas de Staël…

Marie-Noël Paschal nous entrîne dans une enquête passionnante aux péripéties nombreuses. Les histoires entrecroises nous font voyager dans le temps et nous rappellent que le passé que l’on croyaitr enfoui peut se réveiller à un moment.

Dans ce troisième roman de Marie-Noël Pascal, nous découvrons une plume affirmée et un talent manifeste. Sur les traces d’un certain Nicolas… est un roman policier à l’atmosphère unique.

Extrait

En ce matin de printemps finissant, un grand diable d’un mètre quatre-vingt-seize a posé son chevalet, sa boîte de peinture et quelques chiffons un peu à l’écart des premiers baigneurs. Il est venu capter la lumière du matin. Devant lui, tout près de l’eau, une femme vêtue d’une longue jupe tourne le dos et contemple la mer, un bébé dans les bras. A côté d’elle, des affaires s’entassent en un curieux monticule sur le sable.

L’homme est très mince ; il a le visage en lame de couteau, un nez aquilin, les cheveux en broussaille au-dessus d’un front déjà dégarni. Il trempe tour à tour pinceaux et couteaux dans les pots de couleur, en retire une mixture épaisse, grasse, qu’il pose sur la toile – une grande toile d’un mètre soixante sur un mètre vingt – en larges touches d’aplats aux teintes vives. La mer devient rouge, le ciel carmin ; la ligne d’horizon est à peine marquée d’un trait noir, horizontal, qui s’élargit parfois pour suggérer la silhouette d’un bateau, l’ombre d’un nuage.

Cet homme affairé, concentré, tout entier occupé à peindre et que personne ne songe à déranger, c’est Nicolas de Staël.